La négritude était un mouvement politique et littéraire en France, en Afrique, et aux Caraïbes qui était surtout actif dans les années trente à cinquante. Les écrivains de la négritude se sont servis de la littérature pour protester contre le colonialisme français tout en célébrant les cultures africaines et diasporiques. Les écrivains les plus célèbres étaient Léopold Senghor, Aimé Césaire, et Léon-Gontran Damas. Dans leur littérature d’expression française, ils ont promu les valeurs et les traditions africaines, et ont forgé un discours anti-assimilationniste ; c’est-à-dire que la littérature était pour eux (et elles!) un moyen de lutter contre l’aliénation de l’éducation coloniale. Le nom « négritude » a été créé par Aimé Césaire dans son livre de poésie Cahier d’un retour au pays natal dans la phrase, « ma négritude n’est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour ». Pour Césaire, négritude signifie l’acceptation de son identité noir, de son histoire, et sa culture.
Professeur Baba Badji est un professeur à Rutgers University qui se spécialise dans la traduction de textes français et en études de la diaspora noire. Son livre, Ghost Letters, est un recueil de poèmes qui s’inspire de son expérience d’homme sénégalais aux Etats-Unis, et qui entend ainsi décrire l’expérience partagée des diasporas noires. Il y utilise trois langues, le français, l’anglais, et le wolof, en tant que langues diasporiques. J’ai eu le plaisir de faire un entretien avec Prof. Badji pour discuter de l’héritage de la négritude dans la littérature contemporaine — et en particulier dans son magnifique ouvrage, Ghost Letters.
Professeur Baba Badji Léon Damas Aimé Césaire
L’audio de l’entretien à Professeur Badji
Bibliographie:
Césaire, Aimé. Cahier d’un retour au pays natal. Volontés, 1939.
Badji, Baba. Ghost Letters. Parlor Press LLC, 2021.