Après la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de tensions raciales entre les Français et les indigènes existent ; quelques incidents avec des coups de feu contre ces derniers mènent alors à la révolte des groupes militants qui veulent s’affranchir de la dépendance de la métropole.
Des photographes de «Les nuits bleues» © Radio Caraïbe International
La Guadeloupe est un territoire dit “d’outre-mer” de la France hexagonale, ou métropolitaine, mais il existe plusieurs mouvements réclamant son indépendance. Elle a été colonisée par la France au 18e siècle, et elle s’appuyait sur le travail des esclaves amenés d’Afrique pour les plantations sucrières. L’esclavage a été aboli en 1848; mais le territoire n’était pas indépendant de la France. Elle est devenue un département français en 1946. Après l’abolition de l’esclavage, les mouvements indépendantistes commençaient en s’appuyant sur des croyances militaristes et marxistes. En effet, même si l’esclavage était aboli, de nombreuses personnes étaient encore maltraitées à cette période. Par exemple, de 1967 à 1968, «Les événements de mai» décrivent un moment en mai où les ouvriers du bâtiment réclamaient une augmentation de salaire. C’est un événement qui a dégénéré en une fusillade raciste contre de nombreux militants à Pointe-à-Pitre, la capitale économique du territoire. Quelques groupes militaristes se sont constitués en réaction, comme le Groupe d’organisation nationale de la Guadeloupe (Gong). Le Gong a publié des messages pendant la saison électorale pour «briser les urnes colonialistes» et «conquérir l’indépendance nationale» (Libération). Finalement, six militants ont été condamnés dans les deux procès pour «entreprise de porter atteinte à l’intégrité du territoire national en se livrant à des actes de propagande, ayant consisté à participer à la rédaction et à la diffusion d’écrits tendant à séparer la Guadeloupe de la France» (Libération).
Une voiture qui a brûlé pendant «les événements de mai» © Libération, DR
Ce n’est pas la fin de l’histoire des mouvements ; des groupes militaristes ont affirmé leur puissance notamment à travers des actions violentes. D’autres groupes militants de toute la Caraïbe ont fait connaître leur présence dans le pays, comme le Groupe de Libération Armée (GLA) puis l’Alliance Révolutionnaire Caraïbe (ARC). Ces groupes fonctionnaient dans des territoires des Caraïbes comme la Martinique et la Guyane. Du 13 au 14 novembre 1983, il y a eu une grande attaque qui a tué 20 personnes dans trois communes du territoire, notamment à Basse-Terre, la capitale de la Guadeloupe. Le GLA et l’ARC ont revendiqué ces attaques. Elles ont consisté en des attentats à la voiture piégée, et la destruction d’endroits comme les studios de Radio Caraïbe Internationale à Pointe-à-Pitre. Ces nuits sont devenues connues comme «les nuits bleues» dans l’histoire. Le GLA et l’ARC ont affirmé que les attaques visaient l’indépendance et l’autonomie de la Guadeloupe, et qu’ils dénonçaient la puissance de l’Hexagone. Selon eux, ces attaques ne sont pas pour la destruction, mais pour faire connaître le conflit au monde entier. Les militants sont condamnés de 5 à 10 ans de prison, mais en 1989 ils sont amnistiés.
Une manifestation pour la libération de Luc Reinette, un membre de l’ARC, après son arrestation. © Eclectic, FranceTV Pro
Aujourd’hui, les groupes indépendantistes en Guadeloupe n’utilisent pas la violence mais ils essaient d’acquérir l’indépendance. Après les «Nuits Bleues», quelques groupes militaires ont renoncé à la violence et ont réorganisé leurs objectifs. Par exemple, en 1994, l’Union pour la libération de la Guadeloupe (l’UPLG) a annoncé qu’elle avait révoqué l’adhésion des membres militaristes car elle voulait devenir un mouvement pacifique. L’UPLG, l’Aysans naysonal Gwadloup (l’ANG), le Fos pou konstwui nasyon Gwadloup (le FKNG), et le Mouvement international pour les réparations (le MIR) ont supplié l’ONU d’ajouter la Guadeloupe à la liste des territoires non autonomes en 2023. Ils veulent continuer à informer la population sur la décolonisation et travailler ensemble pour créer un vrai mouvement politique indépendantiste. Des figures militaristes célèbres comme Luc Reinette, l’ex-chef de l’ARC, sont devenues plus pacifiques aussi ; Ainsi Reinette a par exemple fondé le Comité international des peuples noirs (le CIPN) en 1992 pour faire connaître les droits de l’homme noir.
Une délégation de la Guadeloupe au siège de l’ONU à New York. © Aysans Naysonal Gwadloup
Aujourd’hui, la Guadeloupe est encore un territoire français, mais elle reste en conflit partiel avec l’Hexagone. Le territoire a ainsi été accusé par la France d’ingérence avec l’Azerbaïdjan, et en 2024, les groupes en Guadeloupe expliquent pourquoi ils refusent l’accusation d’ingérence faite par la France. Si la Guadeloupe n’est plus aussi violente qu’avant, elle continue de vouloir sa libération.
En savoir plus:
https://la1ere.franceinfo.fr/guadeloupe/les-nuits-bleues-de-1983-un-episode-de-l-histoire-de-guadeloupe-entre-explosions-et-comba-pour-l-independance-1642942.html
https://archive.ph/f14eE
https://lecourrierdeguadeloupe.com/onu-les-nationalistes-demandent-linscription-de-la-guadeloupe-sur-la-liste-des-territoires-a-decoloniser/
https://www.liberation.fr/debats/2018/04/02/en-guadeloupe-mai-68-est-tombe-en-67-et-il-a-ete-occulte_1640535/
https://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/politique/les-independantistes-de-guadeloupe-repondent-a-laccusation-dingerence-portee-par-la-france-998836.php
Mots inconnus:
1) Fusillade – échange de coups de feu
2) Briser – Se casser
3) L’Hexagone – Le territoire français continental
4) Attentat – Attaque criminelle
5) Ingérence – L’interférence
6) Rénover – Améliorer
7) L’esclavage – «slavery»
8) Urne – Boîte pour bulletins de vote
9) Piéger – Attraper
10) Exploiter – Abuser
Questionnaire:
1) Pensez-vous que les actions du GLA, du GONG et de l’ARC étaient justifiées ? Pourquoi ?
2) Pourquoi pensez-vous que ces groupes indépendantistes sont devenus violents et militaristes ?
3) Maintenant, pensez-vous que la Guadeloupe devienne indépendante de la France ? Pourquoi ?