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Au mieux invisible, au pire, persécutée: la communauté LGBTQ+ au Sénégal, au Niger et au Rwanda

Les questions de sexualité et de genre sont des sujets particulièrement controversés, pour des raisons qui ne devraient plus exister! À chacun le droit de vivre comme il l’entend, tant que cela ne nuit pas à autrui. Cette idée, bien qu’elle soit simple, est une lutte quotidienne chez les membres de la communauté LGBTQ+. La discrimination et les crimes de haine sont constamment une présence tangible. Il est vrai que les Etats-Unis sont un des pays les plus libérés concernant les questions de LGBTQ+. Malgré tout, la tolérance est encore loin, ou quasi inexistante dans certains pays.

 

Quand on parle de la communauté LGBTQ+, ça veut dire la communauté globale. Il y a des membres au Canada, à Tahiti, en Haïti; aux Antilles, au Vietnam en gros partout. Pour nous faire une idée, j’ai choisi trois pays francophones pour donner quelques exemples des épreuves par lesquelles certaines de ces communautés doivent passer.

 

Au Sénégal, il semble que la discrimination contre la communauté LGBTQ+ gêne l’avancement vers un objectif commun. Il faut savoir que le virus de l’immunodéficience humaine  (VIH) reste très présent sur le continent africain; le virus est facilement transmissible d’une personne à une autre dans les pays ou il n’y a pas d’accès à un système de soins.  Selon le célèbre journaliste Ben Hunte sur BBC News, vingt-sept pour cent des hommes gays ou bisexuels au Sénégal testent encore positifs pour le VIH, même s’il est vrai que les chiffres du SIDA (VIH) ont baissé, mais surtout chez les prostituées. Les inhibitions sociales et religieuses contre l’homosexualité empêchent l’abaissement du taux de VIH parce que les gens les plus affectés par le virus sont peu disposé à se faire connaître. Ils restent cachés. En plus, les organisations LGBTQ+ au Sénégal, occupées par les soins préventifs contre le VIH/SIDA, ne font pas de programmes de proximité ou de promotion pour les droits de la communauté LGBTQ+, comme on le voit aux États-Unis. Les gens qui ont besoin d’un groupe de soutien n’en ont pas.

Carte du Sénégal

Les soins de santé ne sont pas encore offerts aux homosexuels, et les médecins de ce pays craignent de ne pas pouvoir soigner une communauté qui reste aujourd’hui encore invisible. Il faut savoir que les pays de l’Afrique de l’Ouest sont devenus en grande majorité islamiques aux 17ème et 18ème siècles, ou, plus tard avec la colonisation, chrétien. Cela a pour conséquence que ces pays entretiennent des vues très négatives à l’encontre de l’homosexualité; cela ne se ressent pas seulement dans les politiques nationales et locales du Sénégal. Il y a encore des  lois anti-homosexuelles dans ces pays africains. L’homosexualité et d’autres variantes de l’orientation sexuelle y sont encore interdites. D’une manière plus générale, les relations non hétérosexuelles sont souvent taboues, ces relations étant vues comme des crimes contre la nature.

 

On voit clairement cette distinction entre les interdictions gouvernementales et sociales au Niger. L’homosexualité y est pourtant légale, ainsi que le changement de sexe. Cependant, le Niger a une opposition culturelle très forte contre la communauté LGBTQ+. Le mariage de même sexe est non reconnu, et quand on fait de la discrimination contre la communauté, cela reste tout simplement non documenté. Donc l’homosexualité y est légale, mais la peine de mort et les abus sexuels et physiques contre les gens perçus comme homosexuels sont encore fréquents. La communauté LGBTQ+ en l’Afrique de l’Ouest reste en grande partie persécutée, mais malgré la communauté silencieuse continue à exister.

Caption: Niger sur une carte du monde; LGBT Niger Flag

 

Le Rwanda est un pays dans lequel la communauté LGBTQ+ essaye de devenir plus visible et de réclamer la tolérance. Par exemple, le Rwanda fait partie d’un groupe des pays où sont produites des vidéos courtes sur la communauté LGBTQ+; des vidéos qui sont interdites dans les pays des réalisateurs. N’ayant pas la possibilité de les montrer au Rwanda, les films des réalisateurs, comme ceux de Ndimbira Shenge, font leurs sorties à Berlin dans un festival de cinéma. Le sujet pour l’année 2016 était African Queers, African Movies, African Cultures, et on a aussi présenté des films comme celui de Shenge, qui montre l’amour qu’une jeune fille portait secrètement à une autre femme qui ne le savait pas, et sa tentative de le montrer sans être découverte. 

Plus récemment, la communauté LGBTQ+ au Rwanda commence à se révéler au public, et on a vu quelques actes de tolérance et d’acceptation. À Kigali, la capitale du Rwanda, une église, The Church of God in Africa, s’ouvre à ce groupe marginalisé, et les membres de la communauté y trouvent un lieu de culte sans préjugés. 

 

En considérant l’état de la communauté LGBTQ+ dans ces pays, on se sent faible, mais en même temps on a de l’espoir. Ces communautés, quoi qu’elles se cachent , sont toujours combattantes pour leurs droits dans les pays qui ne les protègent pas. Ce mouvement de LGTBQ+ est identique à ceux des pays qui ont la même histoire, et qui maintenant font avancer les droits humanitaires et la protection de la communauté LGBTQ+.

Caption: Des membres de la communauté LGBTQ+ défile à Entebbe, en Ouganda, un ans après l’annulationt d’une loi anti-gay. Photo: Edward Echwalu/Reuters