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L’Abbé de l’Épée, des signes et des sourds

      Longtemps, les sourds (les personnes qui ne peuvent pas entendre) ont été considérés comme des êtres un peu inférieurs, et ils n’y avaient pas beaucoup de soutien.  L’Abbé Charles-Michel de l’Épée, né en 1712 en France, a changé cette situation.  L’Abbé de l’Épée était un prêtre qui a hérité une somme d’argent de son père, un architecte de Louis XIV.  L’Abbé de l’Épée a utilisé cet argent pour améliorer la façon de traiter les sourds en France, après avoir fait une rencontre qui l’a fortement marqué, de deux sœurs jumelles pauvres et sourdes. Il est devenu leur tuteur et s’est intéressé à leur système de communication, lequel consistait en des signes manuels.  En observant les sœurs, il a appris le système. Il s’est tellement attaché aux sourds qu’il a ouvert une école chez lui pour eux.  Bientôt, il avait 60 élèves!  En 1771, il ouvrait, à Paris, la toute première institution gratuite pour les malentendants. L’école existe toujours aujourd’hui, et elle s’appelle l’Institut National des Jeunes Sourds. 

                                                     L’Institution Nationale Des Jeunes Sourds

Son école enseignait la religion, ainsi que des rudiments pour certains métiers.  En travaillant avec ses élèves, il a développé des stratégies d’enseignement.  L’approche principale de l’Abbé de l’Épée, inventée par lui, était “les signes méthodiques”.  Son idée la plus influente était un alphabet des gestes qui pouvait être utilisé pour traduire le français oral et écrit en signes manuels.  L’oeuvre de l’Abbé de l’Epée s’est poursuivie grâce à des disciples, qu’il a lui-même formés, et qui ont, à leur tour, ouvert de nouvelles écoles.

 

 L’alphabet développé par l’Abbé de l’Épée

Une théorie très courante à l’époque était l’oralisme: l’idée que les sourds devraient apprendre à parler et à lire sur les lèvres. Mais en général, ceux qui soutenaient l’oralisme soutenaient aussi l’éradication, ou la disparition, de la langue des signes, car pour eux, la langue des signes était inférieure à la parole, puisque le langage est justement ce qui distingue les humains des animaux! L’Abbé de l’Épée, lui, avait des idées différentes.  Bien qu’il n’ait pas été opposé à l’oralisme, il était un fervent partisan de l’utilisation de la langue des signes. Il pensait qu’il fallait incorporer les deux systèmes à l’enseignement des malentendants.  Aujourd’hui, il est reconnu que forcer les sourds à pratiquer l’oralisme peut créer des problèmes chez eux parce que, pour eux, la parole n’est évidemment pas aussi naturelle que la langue des signes.

La langue des signes française actuelle a évolué par rapport à la langue utilisée à l’époque de l’Abbé de l’Épée. Beaucoup de langues ont leur propre langue des signes, mais beaucoup d’entre elles se sont inspirées de la langue des signes française, et l’Abbé de l’Epée fait figure de précurseur dans l’instruction des sourds.