L’euthanasie humaine est un des sujets les plus controverses qui soit. Il s’agit d’un acte délibéré, au cours duquel un médecin ou un être cher aide quelqu’un atteint de maladie terminale à mettre fin à sa vie. Cette décision est définitive, et elle fait débat dans de nombreux pays, en France comme aux Etats-Unis. C’est un débat difficile parce qu’il est à la fois émotionnel et éthique. Il relève aussi de questions religieuses.
Ce débat sur l’euthanasie humaine, ou suicide assisté, est tellement important qu’on le retrouve dans des émissions ou des films bien connus de nous.
Le genre d’émissions ou la question du suicide assisté est presentée sont les émissions médicales. On se souvient de House, une émission américaine avec comme personnage central, le docteur House, un docteur non conformiste.
Les personnages de la troisième saison de House
Dans la troisième saison, épisode trois, un patient très âgé et très malade demande que Dr. House et son équipe l’aident à mettre fin à sa vie. Mais le docteur House refuse, et les autres médecins contestent sa décision. A la fin, Dr. House découvre la cause de la maladie de son patient, le soigne et le patient guérit. Celui-ci est très heureux d’avoir échappé au suicide assisté qu’il avait pourtant demandé, et on se rend compte que le Docteur House a eu raison.
Cet épisode met en scène une objection commune à la question du suicide assisté: Et si le patient guérissait? Comment être certain que le patient est au bout de sa vie? Avec House, on nous montre que cela peut arriver- surtout dans la fiction. En réalité, un tel miracle est extrêmement rare. La plupart du temps, le patient qui veut mettre fin à sa vie n’a aucune chance de rémission. Toutefois, les cas exceptionnels comme le cas du Dr. House peuvent offrir un argument fort contre l’euthanasie.
D’autres émissions, non médicales, discutent aussi du suicide assisté. Par exemple, Criminal Minds.
Les personnages de la septième saison de Criminal Minds
Dans la septième saison, episode six, un des personnages principaux, Rossi, apprend que son ex-femme a une maladie terminale, et qu’elle lui demande de l’aider à mettre fin à sa vie. Il lui rend visite pour lui dire qu’il refuse, mais elle révèle qu’elle a déjà pris une dose fatale de pilules. Il reste avec elle pendant qu’elle meurt. Dans cet épisode, on voit à quel point la décision de mettre fin à la vie de quelqu’un qu’on a aimé peut être émotionnellement difficile, voire impossible.
My Sister’s Keeper, un très bon film, mentionne le suicide assisté, mais là, on se concentre sur une forme d’euthanasie plus passive- le refus de traitement.
L’affiche pour My Sister’s Keeper
C’est l’histoire d’une jeune femme atteinte d’un cancer et qui a besoin d’une transplantation de rein de sa soeur, sinon elle va mourir. Toutefois, pendant qu’elle est à l’hôpital, sa sœur dit à leurs parents qu’elle refuse de donner son rein. Ses parents sont très fâchés, mais ils finissent par découvrir la vérité: la sœur aurait été prête à donner son rein, mais c’est la malade elle-même qui refuse la transplantation. Les parents sont très affectés, et puisque les deux sœurs sont mineures, ils doivent prendre la décision pour leurs filles. C’est une décision difficile, mais ils décident de respecter le choix de leur fille malade. La famille est en paix parce que la malade a pris sa propre décision sur sa fin de vie.
Contrairement à House ou Criminal Minds, My Sister’s Keeper montre une forme d’euthanasie passive. La réaction des personnages de ce film est différente- ils n’ont pas à prendre de décision puisque c’est la patiente qui décide pour elle-même. Ils n’ont pas l’impression de mettre fin à sa vie par une action délibérée; ils la laissent mourir.
Cette sélection ne donne pas de réponse au débat sur la fin de vie, mais elle nous encourage à réfléchir sur la question. Entre eux, ces films nous donnent aussi une idée de l’opinion publique. House et Criminal Minds donnent deux arguments contre le suicide assisté- la toute petite chance qu’un patient a de guérir d’un maladie mortelle, et le traumatisme qu’une telle responsabilité donne à la personne à qui on demande cette aide. My Sister’s Keeper montre, au contraire, un cas d’euthanasie passive- mais même dans ce cas, où l’entourage du malade n’a rien à faire, la situation est émotionnellement difficile.
Et comment cela se passe-t-il dans la réalité? Aux Etats-Unis et en France, une forme d’euthanasie humaine passive est déjà légale, où un patient peut refuser tout traitement, et une majorité des citoyens approuve. En France, les docteurs ont le droit de mettre certains patients affectés par une maladie terminale dans une sédation profonde pour pallier la souffrance. Cette méthode n’est pas un type d’euthanasie actif, mais les docteurs peuvent prendre des mesures pour réduire la souffrance d’un patient dans sa phase terminale.
Aujourd’hui, le grand débat est sur l’euthanasie active. Aux Etats-Unis, l’euthanasie active est légale dans quelques Etats, mais pas partout. Maintenant, il n’y a pas de débat légal au niveau national, alors les États peuvent prendre leurs propres décisions.
En France, l’euthanasie active n’est pas encore reconnue et le débat fait rage. En décembre 2022, il y aura une convention de citoyens et citoyennes sur la question de la fin de vie pour suggérer des solutions légales. 150 citoyens, choisis par une loterie, discuteront le sujet pendant au moins trois mois. En mars 2023, ils proposeront leurs idées pour des solutions légales. Ce sera à l’Assemblée nationale (l’équivalent du Congres américain) de prendre en compte l’opinion publique et de faire passer de nouvelles lois.
Même avec ces efforts, les citoyens continuent d’avoir des croyances fortes, alors le débat passionné continuera.