Faire du marketing ou faire de la mercatique ? De 2000 à 2020, environ vingt pour cent des mots ajoutés dans les dictionnaires français étaient des anglicismes. L’augmentation de l’utilisation d’anglicismes inquiète beaucoup de Français, autant que le gouvernement français à propos de l’avenir de la langue française. Comment est-on arrivé là ?
Un acte législatif
En 1994, le gouvernement français, pensant que c’était nécessaire de limiter l’influence des anglicismes, a créé la loi Toubon. Cette loi était menée par Jacques Toubon (le ministre de la Culture à cette époque) pour «assurer la primauté de l’usage de termes francophones traditionnels face aux anglicismes». La loi Toubon a rendu l’utilisation du français dans les publicités obligatoires. Si la publicité a utilisé des mots d’anglais, elle a dû inclure aussi la traduction en français. De plus, la loi a requis que les départements gouvernementaux, au lieu d’anglicismes, emploient des mots similaires français d’une liste officielle.
Une langue en recul?
Pourtant cette loi, qui a semblé être un très bon premier pas contre l’influence de l’anglais il y a plus de vingt ans, semble n’avoir pas été trop efficace aujourd’hui. Il suffit de constater le slogan pour les jeux olympiques de Paris en 2024 “Made for sharing” ou même les sites officiels comme l’Éducation Nationale qui utilise des anglicismes. Si vous allez sur google et cherchez l’”Éducation Nationale”, au-dessus du lien pour le site il y aura une boîte ou vous pouvez voir vous-même les nombreuses fois que le site a utilisé différents anglicismes. L’anglicisme “challenge”, que l’Académie française déconseille, est utilisé plein de fois au lieu du mot préférable “défi.” C’est pour des raisons comme celles-ci que certaines personnes s’inquiètent de l’état du français actuel. Le président de la France, Emmanuel Macron, lui-même a dit à un sommet de la Francophonie en 2022 que la langue française et sa puissance internationale sont en “recul.”
L’autre côté du débat
Les actions et les mots forts du gouvernement français donnent l’impression que tout le monde est d’accord au sujet des anglicismes, mais ce n’est pas du tout le cas. Quand le ministre de la culture a créé une liste d’alternatives à des anglicismes, beaucoup de gens se sont moqués de lui. Il y a beaucoup de Français, particulièrement les jeunes, qui ne voient pas le problème de leur usage et même le préfèrent. Avec l’augmentation de la technologie et l’internet, l’utilisation de mots anglais est devenue un peu la mode par des jeunes ‘parce que ça fait cool.’ Les entreprises françaises voyant la tendance ont commencé elles-mêmes à utiliser les anglicismes dans leurs pubs et leur marketing en espérant que cela va les aider à augmenter leur ventes. SFR, une société de téléphonie française, utilise le slogan “4G Ready.” Les gens qui défendent les anglicismes disent qu’ils ajoutent de la valeur à la langue française et sont souvent utilisés parce qu’ils expriment des idées ou produits nouveaux dans la langue.
Un gagnant peu clair
De toute façon, c’est clair qu’il y a de forts avis des deux côtés de cette dispute. D’un côté, il y a des gens qui voient les anglicismes comme un signe du déclin de la langue française et une menace pour la culture française. Considérant que seulement un Français sur cinq parle anglais couramment, beaucoup se sentent forcés de s’habituer à une langue étrangère qui les entourent de plus en plus. D’un autre côté, il y a des gens qui sont contents de voir que la langue change, des gens qui font partie du changement. Pour ces gens-la, l’idée que les anglicismes sont une menace est exagérée parce que c’est tout naturel ou même nécessaire pour une langue d’emprunter des mots d’une autre.
10 Mots
- Constater (un verbe) – Remarquer quelque chose
- Primauté (nom, féminin) – La domination
- Emprunter (un verbe) – Prendre quelque chose d’une autre chose ou une autre personne
- La tendance (nom, féminin) – La mode
- Recul (nom, masculin) – Régresser
- Mener (un verbe) – Diriger quelque chose
- La traduction (nom, féminin) – Changer quelque chose d’une langue à une autre
- Déconseiller (un verbe) – Recommander de ne pas faire quelque chose
- Défi (un verbe) – Une challenge
- Une publicité (nom, féminin) – Une annonce