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Olympe de Gouges, une féministe française

       Qui ne connaît pas l’extraordinaire mouvement #MeToo, ou #BalanceTonPorc, qui permet enfin aux femmes de parler et d’être écoutées. Elles sont nombreuses à avoir partagé leurs expériences de harcèlement et d’abus sexuels sur les réseaux sociaux en utilisant ces hashtags – et s’inscrivent ainsi dans l’héritage de toutes les féministes qui ont pris la parole au cours de l’histoire, certaines avant même que le terme « féministe » n’existe. Les combats contres les inégalités de genre ont en effet une longue histoire et, en 1791, pendant la Révolution française, une femme qui s’appelait Olympe de Gouges a publié la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, dans laquelle on trouve l’affirmation suivante : 

Article premier : « La femme naît libre et égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ».

       De Gouges a écrit cette Déclaration en réponse à celle qui avait été écrite en 1789 par et pour les hommes, c’est-à-dire la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Avec sa Déclaration, de Gouges est peut-être l’une des femmes dont le combat a été le plus radical. 

Qui est Olympe de Gouges ?

       Marie Gouze est née le 7 mai 1748 et a changé de nom pendant sa jeunesse, devenant ainsi Olympe de Gouges. Plus tard, elle a déménagé à Paris et s’est mise à s’intéresser à la politique et à l’écriture. De Gouges a commencé à fréquenter des cercles littéraires où circulaient les idées des Lumières et elle a même écrit des pièces de théâtre, comme Zamore et Mirza ou l’heureux naufrage. Avec cette pièce, de Gouges s’est positionnée contre l’esclavage, bien avant ses contemporains. Elle était aussi pour l’émancipation des femmes et contre le mariage et a même décidé de ne pas se remarier après la mort de son mari, ce qui était rare à l’époque. 

De Gouges et la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

       De Gouges a écrit la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne pour les femmes, ayant constaté que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen avait été écrite sans elles, les femmes, et ne parlait ainsi que de la moitié de la nation. Alors que les auteurs de la DDHC n’ont employé que les termes masculins comme « homme », on trouve plutôt « femme » dans la Déclaration de Gouges. Sa Déclaration parle de l’émancipation des femmes et de l’égalité absolue entre les femmes et les hommes. En effet, si les femmes doivent être tenues pour libres et responsables devant la loi, comme les hommes, elles le sont également quand elles l’enfreignent. Cette revendication est inscrite dans l’Article 7 :

Article 7 : « Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés par la loi : les femmes obéissent comme les hommes à cette loi rigoureuse ».

Un féminisme… anti-républicain ?

       Cependant, c’est à cause de ses idées et de ses opinions que de Gouges est morte en 1793 – sous la Terreur, une période de la Révolution française particulièrement violente. À cette époque-là, on guillonait tous les « ennemis » de la République ; de Gouges, qui avait critiqué notamment les travaux de Maximilien Robespierre et Jean-Paul Marat, deux figures de la Révolution, a été rapidement catégorisée comme l’une des ces « ennemi[e]s », alors même qu’elle faisait partie des révolutionnaires. Après que de Gouges les a critiqués, on l’a arrêtée puis guillotinée. 

       Longtemps, on a « oublié » Olympe de Gouges. Aujourd’hui, on a enfin reconnu l’importance de cette femme, ses idées progressistes et son grand courage. Cela aura pris son temps ! Ce ne sera qu’en 2016 qu’une statue d’Olympe sera inaugurée à l’Assemblée Nationale – première femme à être admise parmi les grans hommes ! – faisant ainsi écho à la féministe qu’elle avait été deux siècles plus tôt et qui revendiquait l’égalité des genres. 

Sources : 

 

Photos :