Maximilien Robespierre (1758 – 1794) est l’un des hommes les plus controversés de l’histoire de France. Il prend la tête du gouvernement révolutionnaire, et travaille à la nouvelle République sous le signe de “la liberté, l’égalité, et la fraternité”. Pourtant, il participe au “procès” du roi Louis XVI, et quelques mois plus tard inaugure le “Règne de la Terreur” au cours duquel des milliers d’“ennemis” de la Révolution seront exécutés. Même certains de ceux qui ont été des chefs révolutionnaires sont arrêtés et exécutés. Alors, il y a un paradoxe entre le slogan révolutionnaire “liberté, égalité, fraternité” et les actions du gouvernement dirigé par Robespierre.
Qui est Robespierre? Celui-ci, ayant obtenu un diplôme de droit à l’université Louis-le-Grand en 1781, pratique en tant qu’avocat à Arras, une ville du nord de la France. Il est déjà connu comme l’”Incorruptible” en raison de son mode de vie modeste – il ne prend pas de carrosse, et il croit fortement en ses vertus. En 1783, il prend un rôle plus politique. Il représente les pauvres, et parle contre l’esclavage, et des méfaits du roi. Robespierre devient rapidement un figure bien visible dans la scène politique à Arras.
En 1789, la France est dans une crise politique. La mobilité sociale est inexistante, il y a une famine partout dans le pays, et le peuple est furieux contre le gouvernement du roi Louis XVI. Pour la première fois depuis 1614, les États généraux sont convoqués en mai 1789 pour résoudre ces problèmes, un événement important parce qu’il signe le début de la Révolution.
Les États généraux sont une assemblée législative et consultative qui comptent trois États, chacun représentant les différentes classes de sujets français. Le premier état est le clergé, le deuxième l’aristocratie. Le troisième comprend tout le reste – presque 95% de la population! Plusieurs factions politiques sont comprises dans le troisième état. L’une de ces factions s’appelle les Jacobins. Les Jacobins sont plus radicaux que les autres factions dans le sens où ils veulent l’abolition de la monarchie. Représentant Arras dans le troisième état, Robespierre devient populaire parmi les Jacobins parce qu’il a beaucoup d’expérience à parler contre le roi et à promouvoir les idéaux démocratiques.Ainsi, le 26 août 1789, l’Assemblée nationale constituante française publie un document fondamental pour la Révolution que Robespierre a aidé à écrire. Ce document est la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. En avril 1790, Robespierre est élu chef des Jacobins – au moment où la Révolution bat son plein.
En décembre 1792, Louis XVI est jugé pour haute trahison devant la convention nationale. Robespierre soutient la condamnation du roi sans procès. Il pense que si Louis n’est pas condamné, il va menacer la liberté et la paix de la république. Une sorte de procès commence néanmoins, et Robespierre y assiste. Le roi est déclaré coupable le 17 janvier 1793 et exécuté le 21 janvier. C’est ici que les actes de Robespierre commencent à prendre une tournure sanglante.
Il y a beaucoup de divisions sur la direction que la Révolution doit prendre. Robespierre croit que les “dissidents” font obstacle à l’instauration de la république, et qu’il faut les exécuter. Entre le début et la fin du Règne de la Terreur, environ 16,000 personnes sont mortes, y compris quelques leaders de la Révolution qui ont désapprouvé la politique de Robespierre. Selon Robespierre, la Terreur est nécessaire pour protéger les droits de l’homme. Mais la France commence à détester les exécutions. Le public et beaucoup de membres du Comité de sûreté générale (le gouvernement révolutionnaire) se retournent contre Robespierre. Le 27 juillet 1794, Robespierre est arrêté, et guillotiné le 28 juillet.
Ainsi, l’héritage de Robespierre est complexe. Beaucoup de ses idées sont admirables, comme la liberté et l’égalité pour tout le monde, et un gouvernement fondé sur la vertu. Robespierre a passé la plupart de sa vie à lutter contre l’injustice. Mais, son règne sanglant sur la France donne à Robespierre une réputation tyrannique. C’est pourquoi on peut voir beaucoup de rues en France nommées d’après d’autres leaders révolutionnaires (comme Danton et Mirabeau, par exemple) mais peu de rues sont nommées d’après Robespierre. Aujourd’hui, beaucoup de Français voient Robespierre comme un tyran violent, et d’autres voient Robespierre comme un libérateur. Certains voient Robespierre comme les deux. L’héritage de Robespierre est encore un débat – on est ambivalent face à ce personnage qui a bafoué les droits de l’homme au nom… des droits de l’homme!