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Un Tour de France littéraire

Quand on lit une oeuvre littéraire, on est dans un lieu imaginaire, mais souvent ces lieux sont inspirés de paysages réels. On peut ainsi faire du tourisme tout en restant bien au chaud chez soi!

En France, il y a beaucoup de musées consacrés à préserver le milieu d’auteurs célèbres, et les Français sont connus pour être très fiers de leurs écrivains et poètes. Et quand on fait des recherches sur les biographies et les textes de certains auteurs, il est clair que ceux-ci ont été influencés par les lieux où ils ont vécu.

Par exemple, Albert Camus a écrit L’Étranger, un roman qui se passe tout entier à Algers et à Marengo, Marengo qui s’appelle maintenant Hadjout. Camus a passé la plupart de sa vie en Algérie, et il connaissait bien la région quand il a commencé son récit.

Victor Hugo est un romancier et un poète. On connaît tous Les misérables et Notre-Dame de Paris, et tous les deux montrent Paris en belle forme. Dans ses poèmes, il parle plutôt de la Normandie, une région qui lui est chère parce que sa fille y est morte, en se noyant dans la Seine, à Villequier. Il faut mentionner que Hugo a déplacé de quelques dizaines de kilomètres le cadre de son poème “Demain, dès l’aube,” quand il s’agit de la tombe de sa fille. Cependant, quoique ce cadre ne soit pas à Villequier, mais Harfleur, on reste dans une Normandie réelle – peut-être a-t-il changé le nom du lieu pour mieux “fleurir” la tombe. 

Gustave Flaubert vient de Rouen, et on retrouve beaucoup de noms locaux comme Honfleur, Le Havre, Totes, et plus dans ses oeuvres les plus célèbres comme Un coeur simple, et Madame Bovary.

Jean-Jacques Rousseau écrit des romans et des oeuvres non romanesques, mais il dépend aussi des lieux qu’il connaissait pour établir les cadres. Il est né à Genève, et cela est apparent dans son roman La nouvelle Héloïse, qui se passe tout entier sur les rives du Lac Léman; plus tard, il écrit ses Rêveries du promeneur solitaire, où il décrit en grand détail l’Île de Saint-Pierre en Suisse. Pour Rousseau, cette île est essentielle parce que c’est là qu’il trouvera le véritable bonheur!

Arthur Rimbaud, le poète qui a écrit toute son oeuvre en quatre ans, est de Charleville-Mézières, une ville dans les Ardennes et tout près de la Belgique, et c’est peut-être pour cela qu’il a écrit sur la guerre franco-prussienne.

Aimé Césaire est représentatif des départements d’outre-mers parce qu’il a habité à la Martinique; il raconte sa vie en tant qu’homme noir dans un pays francophone, et il parle aussi de son pays natal. En fait son oeuvre la plus célèbre s’appelle justement Cahier d’un retour au pays natal.

Évidemment, Paris, la capitale de la France, est la ville avec le plus d’écrivains–parmi eux on trouve Madame de Staël, et aussi les poètes Alphonse de Lamartine, Charles Baudelaire, et Guillaume Apollinaire. Madame de Staël y tient salon, mais elle est écrivaine elle-même. Dans un de ses textes, elle compare la littérature de régions différentes en Europe parce que, pour elle, la littérature varie justement en raison de la géographie et du climat. Lamartine, un poète du début du dix-neuvième siècle, s’inspire directement des paysages dans lesquels il a séjourné, comme le Lac du Bourget (tout près des Alpes). Baudelaire écrit au milieu de ce siècle, et sa poésie inclut ses points de vue sur un Paris qui s’industrialise, tout comme Apollinaire, qui décrit la ville dans son célèbre poème “Le pont Mirabeau.”

J’aimerais finir avec Marcel Proust, un des écrivains les plus importants du vingtième siècle, qui a écrit À la recherche du temps perdu. Chez lui, les lieux sont tellement importants, car ils lui permettent de retracer ses souvenirs (imaginaires), qu’il n’y aura plus de différences entre la réalité et la fiction. C’est ainsi que le vrai village que Proust connaissait, Illiers, est peu à peu devenu Combray (le village du roman). Et de nos jours, le “vrai” nom du “vrai” village n’est plus vraiment Illiers, mais Combray–officiellement c’est Illiers-Combray depuis 1971. Avec Proust, la fiction devient réelle, et la réalité se mélange à la fiction.

Une carte qui montre les lieux francophones d’écrivains célèbres.
La même carte, mais avec plus de détails.

 

 

 

 

 

 

 

Ici, c’est un jardin qui s’appelle Le Pré Catalan, qui se situe sur le côté fictionnel de Méséglise (qui s’appelle vraiment Méréglise).
La maison de la tante de Proust, préservée aujourd’hui comme musée.

 

 

 

 

 

 

Le Loir, la petite rivière qui court entre Illiers-Combray.
L’église de St. Éman, qui est du côté de Guermantes et près du Loir.